mercredi 28 septembre 2011

LA GUERRE DES BOUTONS: si j'avais su, j'aurais pas v'nu!

Oui, vous avez bien lu. Dans vos salles obscures, depuis aujourd'hui, deux films aux noms très semblables sont programmés: La guerre des boutons et La nouvelle guerre des boutons (oh! Comme c'est original!). Les deux se veulent une libre adaptation du roman de Louis Pergaud, publié en 1912, et sont signés par deux réalisateurs qui valent leur pesant de cacahuètes dans le monde du cinéma français: Yann Samuell (on lui doit Jeux d'enfants avec Marion Cotillard et Guillaume Canet et L'âge de raison avec Sophie Marceau) et Christophe Barratier (Les Choristes).

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Comme des chiens affamés sur un os


Les droits de ce livre fraîchement tombés dans le domaine public, les deux réalisateurs, -en fait, leurs producteurs-, se sont jetés dessus comme des chiens affamés sur un os. D'après les informations récoltées sur cette guerre frontale et absurde, Yann Samuell était le premier sur le coup. Sa version est sortie il y a deux semaines. Barratier, poussé par son producteur Thomas Langmann, tout juste débarqué du projet Astérix, a carburé pour rattraper son retard. Résultat: un travail bâclé qui sort aujourd'hui.

On ne vous fera pas l'affront de comparer les deux films: on n'a vu que celui de Barratier. Concentrons-nous donc sur celui-là. Là où Yann Samuell réunit Alain Chabat et Mathilde Seigner (entre autres), Christophe Barratier s'offre les services de Laetitia Casta, Guillaume Canet, Kad Merad et Gérard Jugnot. Un casting quatre étoiles pour qui aime le ciné français. Reste qu'ils n'ont jamais aussi mal joués!

Casta, la belle plante de service dont est amoureux Canet et qui cache une fillette juive qu'elle fait passer pour sa nièce, n'est que la caricature d'elle-même. Gérard Jugnot, qui ne se remet pas de son passage en Indochine, en fait des caisses sans jamais nous dérider une seconde.

Scénario trop mince


Pour rappel, l'histoire raconte la guerre menée par les gamins des villages voisins de Longeverne et Velrans à grand coups d'arrachage de boutons. Le camp qui en récolte le plus remporte la bataille. Le tout se déroule sur fond d'Occupation et de Résistance. Le scénario tient en deux lignes, les personnages sonnent creux et c'est bien là le problème.

Barratier essaie de nous attendrir et de nous faire rire avec la bouille et les répliques de son Titgibus (celui qui disait "Si j'aurais su, j'aurais pas v'nu" dans la toute première version adaptée au ciné en 1962 et signée Yves Robert). Ca marche. Les dix premières minutes. Après on attend que ça passe et on est prêt à découper les boutons de notre veste pour être libérée plus vite.

Cliché et assourdissant


C'est bourré de clichés (aaah, tout ces gens qui sous leurs airs bourrus sont de gentils résistants), c'est prévisible, c'est lent et c'est assourdissant: la musique à la Choriste remplit le moindre moment vide d'action (et puisqu'on vous dit que c'est lent, vous imaginez qu'il en a beaucoup).

L'appât du gain?


Pourquoi Barratier a-t-il été se fourrer dans cette galère? Et le fait qu'il aime le côté vieille France (après Les Choristes, il l'avait démontré dans Faubourg 36) et l'image sépia ne sont pas des excuses suffisantes... Savoir que l'adaptation d'Yves Robert, avec dix millions d'entrée, ait été, avec La Grande vadrouille, l'un des plus grands succès historiques du cinéma français était probablement plus qu'alléchant. Appât du gain, quand tu nous tiens!

Tant qu'on est dans l'overdose, autant retourner voir cette version-là, l'originale. Elle ressortira en salles dans le courant du mois d'octobre. Jamais deux sans trois, pour ne plus jamais nous donner envie de boutonner nos chemises...

Dé.L.

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