dimanche 9 octobre 2011

Qui a tué Louis Pergaud ?


L'auteur de "La guerre des boutons" est mort le 8 avril 1915, dans des circonstances qui demeurent aujourd'hui mystérieuses.





On se souvient qu'en 1991 Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes, avait été identifié près de Saint-Rémy-la-Calonne (Meuse). Un de ces "archéologues", Jean Louis, s'est ensuite lancé à la recherche de Louis Pergaud, à qui l'on doit bien sûr la fameuseGuerre des boutons. En vain. L'histoire est d'autant plus intrigante qu'il plane un grand mystère autour de sa mort, le 8 avril 1915, non loin de la funeste côte des Éparges immortalisée par Maurice Genevoix. 
La veille, le lieutenant Pergaud a écrit ces derniers mots à sa femme, Delphine : "À demain, ma chérie." Vers 2 heures du matin, il conduit ses hommes du 166e régiment d'infanterie à l'assaut de la côte 233, à Marchéville, dans la Meuse. "On sait qu'il a reçu une balle au pied entre les deuxième et troisième réseaux de barbelés", révèle Bernard Piccoli, président de l'Association des amis de Pergaud et auteur des Tranchées de Pergaud (éditions Connaissance de la Meuse). "Son sous-lieutenant lui propose de le ramener, mais Pergaud lui ordonne de terminer l'attaque. Celle-ci est un échec, c'est la débandade et, au petit matin, Pergaud est laissé sur le champ de bataille."
Tué par les siens ?
Une clause de guerre stipule que les blessés français se trouvant plus près des tranchées allemandes que de leur propre camp sont ramassés par l'ennemi. Deux infirmiers français aident leurs homologues germaniques à emporter une trentaine de soldats hexagonaux. D'après le témoignage de l'un d'eux, les Allemands s'occupent d'abord de leurs hommes et laissent les Français sur le rebord de leurs tranchées. Vers 14 heures, ce même 8 avril, un tir nourri d'artillerie venu de nos lignes réduit en bouillie les blessés. Pergaud, mort pour la France, aurait-il été achevé involontairement par les siens ? Probable. Ou avait-il reçu d'autres balles après sa blessure au pied ? Nul ne peut le dire avec certitude. Un jour, peut-être, on saura la vérité.
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