dimanche 2 octobre 2011

Livre "La Guerre des boutons" de Louis Pergaud

La présentation de l'éditeur

Les enfants de Longeverne et ceux de Velrans s'affrontent en une guerre sans merci où l'humiliation est certaine pour les malheureux qui tombent aux mains de l'ennemi : ils se font dépouiller de leurs boutons, agrafes, lacets et n'ont plus qu'à détaler... en retenant tant bien que mal les vêtements en désordre ! Voici une oeuvre truculente, tendre et savoureuse où mille péripéties cocasses s'enchaînent.

Le dossier

Avant d'aborder l'oeuvre

° Fiche d'identité de l'auteur
° Repères chronologiques
° Fiche d'identité de l'oeuvre
° Pour mieux lire l'oeuvre

Pour approfondir

° Thèmes et prolongements
° Textes et images
° Vers le brevet
° Outils de lecture
° Bibliographie et filmographie

Les premières lignes

Livre I

La Guerre 1

La déclaration de guerre

Quant à la guerre... il est plaisant à considérer par combien de vaines occasions elle est agitée et par combien légères occasions éteinte : toute l'Asie se perdit et se consomma en guerre pour le maquerelage de Paris.
Montaigne (Essais, livre II, ch. 12).

- Attends-moi, Grangibus ! héla Boulot, ses livres et ses cahiers sous le bras.
- Grouille-toi, alors, j'ai pas le temps de cotainer, moi !
- Y a du neuf ?
- Ça se pourrait !
- Quoi ?
- Viens toujours !
Et Boulot ayant rejoint les deux Gibus, ses camarades de classe, tous trois continuèrent à marcher côte à côte dans la direction de la maison commune. C'était un matin d'octobre. Un ciel tourmenté de gros nuages gris limitait l'horizon aux collines prochaines et rendait la campagne mélancolique. Les pruniers étaient nus, les pommiers étaient jaunes, les feuilles de noyer tombaient en une sorte de vol plané, large et lent d'abord, qui s'accentuait d'un seul coup comme un plongeon d'épervier, dès que l'angle de chute devenait moins obtus. L'air était humide et tiède. Des ondes de vent couraient par intervalles. Le ronflement monotone des batteuses donnait sa note sourde qui se prolongeait de temps à autre, quand la gerbe était dévorée, en une plainte lugubre comme un sanglot désespéré d'agonie ou un vagissement douloureux. L'été venait de finir et l'automne naissait.
Il pouvait être huit heures du matin. Le soleil rôdait triste derrière les nues, et de l'angoisse, une angoisse imprécise et vague, pesait sur le village et sur la campagne.
Les travaux des champs étaient achevés et, un à un ou par petits groupes, depuis deux ou trois semaines, on voyait revenir à l'école les petits bergers à la peau tannée, bronzée de soleil, aux cheveux drus coupés ras à la tondeuse (la même qui servait pour les boeufs), aux pantalons de droguet ou de mouliné rapiécés, surchargés de pattins aux genoux et au fond, mais propres, aux blouses de grisette neuves, raides, qui, en déteignant, leur faisaient, les premiers jours, les mains noires comme des pattes de crapauds, disaient-ils.
Ce jour-là, ils traînaient le long des chemins et leurs pas semblaient alourdis de toute la mélancolie du temps, de la saison et du paysage.
Quelques-uns cependant, les grands, étaient déjà dans la cour de l'école et discutaient avec animation. Le père Simon, le maître, sa calotte en arrière et ses lunettes sur le front, dominant les yeux, était installé devant la porte qui donnait sur la rue. Il surveillait l'entrée, gourmandait les traînards, et, au fur et à mesure de leur arrivée, les petits garçons, soulevant leur casquette, passaient devant lui, traversaient le couloir et se répandaient dans la cour.

Informations:
Auteur : Louis Pergaud 
Préface : Evelyne Amon 
Date de saisie : 12/09/2011
Genre : Education, Pédagogie
Editeur : Larousse, Paris, France
Collection : Petits classiques Larousse. Classiques contemporains, n° 166
Prix : 3.95 € / 25.91 F
ISBN : 9782035855718
GENCOD : 9782035855718
Sorti le : 06/10/2010

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